40. Alors que les habitants de Jérusalem-Est qui vivent du côté « Jérusalem » de la barrière de séparation ont la possibilité de bénéficier de l’assurance santé israélienne et d’un accès à des soins de santé convenables, les résidents de Jérusalem qui se retrouvent bloqués du côté « Cisjordanie » de la barrière se voient régulièrement privés de leur droit à des soins de santé appropriés.
41. Par ailleurs, des services de santé spécialisés, qui ne sont pas disponibles en Cisjordanie ou à Gaza, y compris des soins pour le diabète, le cancer et les maladies cardiovasculaires, sont uniquement dispensés par les hôpitaux (non-gouvernementaux) de Jérusalem-Est. Les Palestiniens de Cisjordanie, qui représentent environ 60 % du total des admissions dans ces hôpitaux, ont besoin d’un permis pour entrer à Jérusalem afin de recevoir des soins. Les patients qui ont besoin de soins urgents, qui sont uniquement disponibles à Jérusalem, sont particulièrement touchés par les retards qui résultent des restrictions d’accès imposées par les Israéliens. Les fermetures générales des checkpoints par les autorités israéliennes bloquent encore plus l’accès aux hôpitaux de Jérusalem-Est pour recevoir des soins car, sauf en cas d’urgence, les autres permis d’accès médicaux deviennent temporairement invalides. Pendant la période de 12 mois qui s’est terminée en mars 2010, il y a eu un total de 50 jours de fermeture générale.
42. Depuis 2008, tout le personnel médical, à l’exception des médecins, qui vit en Cisjordanie, n’est autorisé à traverser que par les trois checkpoints principaux (à Qalandiya, à Gilo et à Zaytoun). Seuls les médecins continuent d’avoir un tampon spécial sur leurs permis qui leur donne le droit d’utiliser n’importe quel checkpoint pour atteindre Jérusalem-Est. Ces restrictions d’accès supplémentaires provoquent des retards importants et empêchent les hôpitaux de fonctionner de manière efficace, et de fournir des soins de santé de qualité.
43. Le Ministère israélien de la santé interdit aux hôpitaux de Jérusalem-Est d’importer du matériel médical de Cisjordanie, ce qui crée des problèmes d’approvisionnement et de logistique pour les hôpitaux et entraîne des coûts plus élevés. Par ailleurs, chaque hôpital a un quota pour le nombre de nouveaux employés qu’il peut recruter en Cisjordanie. Le personnel médical stagiaire a également besoin d’avoir accès aux hôpitaux afin d’achever ses études (et, par conséquent, de répondre aux besoins futurs en termes de personnel pour le secteur de santé). Environ 90 % de ces étudiants viennent de Cisjordanie. En juin 2010, un grand nombre de ces étudiants se sont vus refuser le renouvellement de leur permis par les autorités israéliennes.
44. Bien que les habitants de Jérusalem-Est fassent partie du système de santé israélien et y cotisent, leur accès aux soins de santé est également limité par l’obligation pour le personnel ambulancier de ne rentrer dans les quartiers palestiniens de Jérusalem-Est que sous escorte policière. Le temps d’attente pour une ambulance est souvent inutilement long et potentiellement extrêmement grave pour les habitants palestiniens de Jérusalem-Est.