François Leroux, président de la Plateforme des ONG françaises pour la Palestine, présente ses vœux pour la nouvelle année et revient sur les événements de l’année 2022.
Chères amies, chers amis,
Le 29 décembre dernier, Benyamin Netanyahou a annoncé la formation d’un gouvernement israélien ancré à l’extrême droite. Un seuil a été franchi, avec l’entrée au sein de l’exécutif de ministres suprémacistes anti-arabes nommés à la tête des ministères de la sécurité intérieure et des finances. 75 ans après la Nakba, le gouvernement israélien comprend des membres qui veulent ouvertement expulser les Palestiniens de Cisjordanie.
L’ethno-nationalisme israélien et le sionisme religieux ne sont pas des phénomènes nouveaux. Ils se sont développés grâce aux complicités et aides des gouvernements israéliens successifs, et à l’impunité totale de la politique d’apartheid confirmée par la loi Etat-Nation du peuple juif de 2018. Les gouvernements Bennett puis Lapid de la précédente coalition israélienne ont quant à eux aggravé le nettoyage ethnique en Cisjordanie, dont les expulsions à Jérusalem-Est, et bombardé à plusieurs reprises des populations civiles à Gaza.
Avec 220 morts dont 53 à Gaza et 48 mineurs, l’année 2022 a été la plus mortelle pour la population palestinienne depuis la seconde intifada. Le 11 mai dernier, la journaliste américano-palestinienne Shireen Abu Aqleh a été tuée par un tir israélien, sans qu’aucune mesure ne soit prise par la communauté internationale à l’encontre des autorités israéliennes. Le 18 décembre, l’avocat franco-palestinien Salah Hamouri a été expulsé en France après neuf mois de détention administrative. La diplomatie française a certes « condamné la décision des autorités israéliennes, contraire au droit » mais n’a pas sanctionné cet acte de la puissance occupante.
Dans ce contexte, la Plateforme des ONG françaises pour la Palestine s’est mobilisée pour coordon-ner les efforts de ses membres, développer des outils de sensibilisation, et exercer son rôle d’information et de plaidoyer auprès des parlementaires et du gouvernement français. En octobre dernier, nous avons publié avec six ONG et syndicats un rapport intitulé « Les liaisons dangereuses du groupe Carrefour avec les colonies israéliennes », qui met en lumière l’accord de franchise passé par le géant français de la distribution avec les entreprises israéliennes Electra Consumer Products et Yenot Bitan. Ces entreprises sont des acteurs directs et indirects de la colonisation de la Palestine par Israël.
Depuis février 2022, la Plateforme des ONG françaises pour la Palestine s’est par ailleurs mobilisée pour l’initiative citoyenne européenne StopColonies afin que la Commission européenne propose une législation pour interdire le commerce entre l’Union européenne et les colonies. Si ce n’est déjà fait, nous vous appelons à signer et partager autour de vous cette pétition européenne.
La situation à Gaza, sous blocus depuis presque 17 ans, reste au centre de nos préoccupations. En octobre dernier, nous avons organisé deux jours d’événements intitulés « Lumières sur Gaza », qui rassemblait artistes gazaouis et acteurs d’ONG internationales.
Notre Plateforme a en outre accompagné en 2022 plusieurs organisations membres ou partenaires palestiniennes, israéliennes et internationales (Première Urgence Internationale, Human Rights Watch, Physicians for Human Rights Israel, Defense for Children International Palestine…) afin qu’elles puissent porter leurs messages auprès de la diplomatie et des parlementaires français.
En 2023, avec nos 40 associations membres et observatrices, en lien avec nos partenaires en France ainsi qu’en Palestine et en Israël, nous continuerons à défendre les droits humains pour l’ensemble du peuple palestinien.
Au nom de la Plateforme des ONG françaises pour la Palestine, je vous souhaite une bonne et heureuse année 2023.
François Leroux
Président de la Plateforme des ONG françaises pour la Palestine
Crédits photo : Karen / Flickr Creative Commons
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