Le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a décidé d’accélérer la construction de colonies juives en Cisjordanie, annoncent ses services dans un communiqué diffusé mardi 1er novembre, au lendemain de l’adhésion de la Palestine à l’Unesco. « Nous allons construire 2 000 logements, dont 1 650 à Jérusalem, et le reste dans les implantations de Maalé Adoumim et d’Efrat [au sud de Bethléem, en Cisjordanie] », a précisé un haut responsable à l’AFP, qui a requis l’anonymat.
« Il a également été décidé de geler à titre provisoire, jusqu’à ce qu’une décision définitive soit prise, les transferts de fonds destinés à l’Autorité palestinienne », a-t-il ajouté. Ces fonds, d’un montant d’environ 50 millions de dollars par mois, correspondent au remboursement des droits de douane et de TVA prélevés sur les produits destinés aux Palestiniens qui transitent par les ports et aéroports israéliens. Cet argent assure 30 % du budget de l’Autorité palestinienne et permet de payer 140 000 fonctionnaires palestiniens.
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Ces décisions ont été prises lors d’une réunion du cabinet restreint de Benyamin Nétanyahou, qui compte les huit plus importants ministres. L’adhésion de la Palestine à l’Unesco constitue un revers diplomatique pour Israël. Le quotidien Haaretz souligne qu’Israël envisage également de priver les dirigeants palestiniens des visas spéciaux leur permettant de circuler librement en Israël.
Israël « accélère la destruction du processus de paix », a réagi un haut responsable palestinien. « Le gel des fonds palestiniens est un vol de l’argent du peuple palestinien », a affirmé Nabil Abou Roudeina, le porte-parole du président palestinien Mahmoud Abbas.
L’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture a décidé lundi à Paris de l’admission de la Palestine comme membre à part entière par 107 voix pour, 52 abstentions et 14 voix contre.
Le vice-ministre des affaires étrangères, Danny Ayalon, a fustigé l’Unesco en estimant qu’elle est « devenue une organisation politique en intégrant en son sein un Etat qui n’existe pas ». Selon lui, « cette démarche des Palestiniens prouve qu’ils ne veulent ni la paix ni des négociations mais entendent perpétuer le conflit ». M. Ayalon a indiqué qu’Israël allait faire part de sa « déception » à la France pour son « oui » à l’admission des Palestiniens, qu’il a jugé « bizarre, car la France, un pays ami, a cédé à l’Autorité palestinienne après avoir essayé de la dissuader de sa démarche à l’Unesco ».
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