1. Ce que dit le Protocole de Paris (1994) :
Les productions palestiniennes sont peu compétitives sur les marchés arabes, a fortiori lorsque l’on sait que le coût du travail dans les territoires occupés est beaucoup plus élevé en raison de l’interpénétration entre les économies palestinienne et israélienne. Le principal débouché pour les exportations palestiniennes est, logiquement, Israël.
L’ « ouverture économique » promise par le Protocole de Paris ne se concrétise guère, puisque l’essentiel (75% en moyenne) des échanges commerciaux se fait avec l’État d’Israël, ce dernier représentant le débouché d’environ 90% des exportations palestiniennes, pour aboutir à un déficit commercial représentant environ 40% du PNB palestinien. Dans certains domaines, et notamment le secteur agricole où des quotas sont imposés aux exportateurs palestiniens, les rapports de forces se modifient considérablement en faveur des exportateurs israéliens.
Le champ économique palestinien est en outre dépendant des évolutions de la situation politique, puisque le bouclage du territoire est à la totale discrétion des autorités israéliennes. Les suites du soulèvement de septembre 2000, avec environ 1000 jours de bouclage pour la période 2001-2005, confirment la fragilité de l’économie palestinienne : le PNB s’écroule entre 2000 et 2005 (-35%), tandis que la production agricole chute, en valeur absolue, de plus de 25% entre 1999 et 2006, et la production industrielle de plus de 20%. Le renforcement des procédures sécuritaires imposées par Israël augmentent considérablement les coûts de l’exportation et de l’importation de marchandises, rendant encore un peu moins concurrentielles les productions palestiniennes et moins attractives les zones autonomes, et renforçant les logiques autarciques.
Selon les derniers chiffres, la Palestine exporte environ 500 millions US$ et importe plus de 3 milliards US$ de marchandises. La Palestine est sujette à un déficit commercial depuis la signature des Accords d’Oslo qui représente jusqu’à 48% du PIB.
2.Cisjordanie
Le principal obstacle à l’exportation depuis la Cisjordanie est le transport des marchandises à l’intérieur du territoire occupé (checkpoints israéliens, routes barrées, etc.) ainsi qu’à la sortie des marchandises.
En effet, depuis le début de la seconde Intifada (2000), les restrictions de mouvements à l’intérieur même de la Cisjordanie cantonnent les Palestiniens à, le plus souvent, ne commercialiser leurs produits que sur le marché local, sortir ne serait-ce que du gouvernorat étant difficile et donc coûteux.
Les restrictions imposées sur les passages commerciaux entre la Cisjordanie et Israël ont gravement endommagé les relations commerciales des Palestiniens avec le reste du monde.
Le problème est particulièrement grave car l’économie palestinienne est particulièrement dépendante du commerce extérieur. En effet, il constitue environ 80% du PIB. La fermeture des frontières endommage également le commerce intérieur entre la Cisjordanie et la Bande de Gaza.
3.Gaza
Plusieurs secteurs majeurs de l’économie de Gaza dépendent traditionnellement de l’exportation, comme le textile, l’ameublement et l’agriculture.
Dans les années 90, Israël a commencé à augmenter ses restrictions sur la circulation des marchandises à l’extérieur de Gaza.
Pendant l’année 2005, environ 10 000 camions sont sortis de Gaza ; la plupart (environ 85%) des marchandises transportées étaient vendues en Israël, environ un quart en Cisjordanie et le reste à l’étranger.
A partir de 2007, dans le cadre de ses mesures contre le Hamas, Israël a presque totalement interdit la sortie de produits de Gaza, quelle que soit leur destination. Exception faite d’un nombre limité de produits agricoles qu’Israël autorise à sortir, uniquement pour aller en Europe, dans le cadre d’une initiative du gouvernement hollandais.
De juin 2007 à juin 2010, seuls 255 camions de fraises et de fleurs sont sortis de Gaza pour l’Europe, alors que des dizaines de camions sortaient de Gaza chaque jour les six premiers mois de 2007, et qu’Israël avait autorisé 400 camions à sortir chaque jour dans le cadre des Accords sur l’accès et les déplacements (Agreement on Movement and Access - AMA).
En décembre 2010, Israël a déclaré qu’il autoriserait plus d’exportation depuis Gaza par le point de passage Kerem Shalom.
De la fin novembre 2010 à la fin avril 2011, 287 camions de fraises et de fleurs sont sortis de Gaza pour l’Europe, ainsi qu’une quantité infime de poivrons rouges et tomates cerises, autrement dit, 0,5% de la quantité de camions promise dans l’AMA.
http://www.spg.org.il/loader_eng.html
4.Israël
Les chiffres diffèrent d’une source à l’autre mais l’importation est toujours sensiblement supérieure à l’exportation.
Historiquement, depuis 1959, la moyenne des exportations israéliennes est de 1214,05 millions USD par an. Les principales exportations sont : machines et matériel, logiciels, diamants, produits agricoles, produits chimiques, textiles et vêtements. Les principaux partenaires à l’exportation sont les États-Unis, l’Union européenne, l’Inde et la Turquie.
Économie
PIB $217 milliards de $ (28 500 $ per capita)
Exportations, biens et services $58,4 milliards de $
Importations, biens et services $59,2 milliards de $
Industrie
L’industrie israélienne se concentre sur la fabrication de produits à haute valeur ajoutée basés essentiellement sur les innovations technologiques en électronique médicale, agro technologie, télécommunications, logiciels et matériels pour ordinateurs, énergie solaire, industrie agro-alimentaire et produits chimiques.
Agriculture
L’agriculture représente aujourd’hui près de 2,4 % du PNB et 2 % des exportations. Israël assure 93 % de ses besoins alimentaires ; ses importations - blé, graines oléagineuses, viande, café, cacao et sucre - sont largement compensées par la vaste gamme de produits agricoles exportés.
Commerce extérieur
Israël entretient des relations commerciales avec des pays situés sur les cinq continents. Environ 48 % de ses importations proviennent d’Europe, qui absorbe 32 % des exportations israéliennes grâce à l’accord de libre-échange signé en 1975 avec l’Union européenne. Un accord de même nature a été conclu avec les États-Unis vers lesquels Israël oriente 35 % de ses exportations et d’où proviennent 12 % de ses importations.
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