Il y a 72 ans, était adoptée par l’AG de l’ONU la résolution 194 pour le droit au retour des réfugiés palestiniens, qui demeure néanmoins interdit depuis 1948 par Israël.
Les réfugiés palestiniens sont définis par l’UNRWA (l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient) comme « les personnes dont le lieu de résidence normal était la Palestine durant la période du 1er juin 1946 au 15 mai 1948, et qui ont perdu leur maison et leurs moyens de subsistance en raison du conflit de 1948 », ainsi que leurs descendants.
De novembre 1947 à mai 1948, plus de 800 000 Palestiniens (sur 1,4 million) furent expulsés de leurs terres par les forces armées juives et les combats.
Au total, 531 villages palestiniens ont été détruits pendant cette période.
Une nouvelle vague d’expulsions s’est produite lors de la guerre de 1967.
Pour plus d’informations sur l’exil des Palestiniens en 1948, consultez notre infographie sur et notre fiche contexte sur la Nakba.
On compte 5 629 829 réfugiés palestiniens enregistrés auprès des agences des Nations unies :
2 272 411 en Jordanie
1 460 315 dans la bande de Gaza
858 758 en Cisjordanie
562 312 en Syrie (estimation due à la situation instable)
476 033 au Liban
Hors la comptabilisation de l’UNRWA, on compte également :
• 1,05 million de réfugiés de 1948 qui n’ont jamais été enregistrés à l’UNRWA.
• 1,1 million de réfugiés de 1967 et leurs descendants.
• Des centaines de milliers de réfugiés qui vivaient dans les Territoires occupés et qui ont subi des déplacements forcés après 1967, du fait des politiques d’occupation d’Israël.
32,8% des réfugiés vivent dans des camps de l’UNRWA.
58 camps de réfugiés de l’UNRWA officiels existent au Moyen-Orient dont 19 en Cisjordanie, 8 dans la bande de Gaza, 12 au Liban, 10 en Jordanie et 9 en Syrie.
Un aperçu des camps de réfugiés dans la région ici.
Les camps les plus importants en Palestine sont ceux de Rafah (125 304 personnes) et Jabalia (113 990 personnes), tous deux situés dans la bande de Gaza. En Cisjordanie, ce sont celui d’Askar (18 081) et de Balata (17 700) près de Naplouse, puis Dheisheh près de Bethléem (15 000).
La majorité des réfugiés vivent en Cisjordanie et à Gaza ou dans les pays voisins. En moyenne, les réfugiés vivent dans de moins bonnes conditions que les non-réfugiés (surpeuplement, manque d’infrastructures, pauvreté etc.)
Près de la moitié des réfugiés sont apatrides et entre 40 et 50% ont moins de 15 ans.
43% de la population sont des réfugiés.
Le taux de chômage parmi les réfugiés est de 32,3%, alors que celui des non réfugiés est de 21,4%.
Suite à l’offensive israélienne de l’été 2014, plus de 142 000 maisons de réfugiés palestiniens ont été impactées. Pour plus d’informations sur l’attaque israélienne sur Gaza à l’été 2014, consultez les chiffres-clés sur Gaza.
Aujourd’hui, les Palestiniens représentent 60% de la population en Jordanie. Beaucoup ont acquis la nationalité jordanienne et tous disposent des mêmes droits que les Jordaniens, à l’exception des quelques 100 000 réfugiés venus de Gaza en 1967 (Gaza n’a jamais fait partie du royaume jordanien alors que la Cisjordanie y était intégrée de 1948 à 1967).
Les Palestiniens de Jordanie ne sont néanmoins pas protégés des discriminations. L’été dernier, suite à des combats violents en Syrie, les autorités ont refusé l’entrée de réfugiés palestiniens de Syrie tout en acceptant les réfugiés syriens.
Les réfugiés palestiniens sont considérés comme des étrangers « résidents temporaires ».
Longtemps vus par les Libanais comme porteurs de déstabilisation, ils sont encore aujourd’hui synonymes de fardeau. Ils vivent dans des camps fermés et étroitement surveillés par l’armée libanaise. Plus de 20 professions leur sont interdites et ils ne peuvent acquérir des biens fonciers.
Beaucoup ont de ce fait, et à cause de la guerre en Syrie, quitté le Liban. L’UNRWA compte 476 033 réfugiés enregistrés au Liban, mais cela ne signifie pas qu’ils y résident encore tous. En 2015, l’Université américaine de Beyrouth rapporte dans une étude une estimation de 260 000 à 280 000 réfugiés palestiniens au Liban, tandis qu’en 2017 le gouvernement libanais et le Bureau Central des Statistiques Palestinien publient une étude en dénombrant 174 442.
Les Palestiniens réfugiés en Syrie ont plus de droits qu’au Liban, comme l’accès aux services sociaux, mais ils vivent à nouveau la migration forcée à cause du conflit syrien, et sont particulièrement vulnérables aux conséquences de la guerre.
En 2018, il reste 438 000 réfugiés palestiniens en Syrie. 2/3 ont été déplacés et environ 40%demeurent des déplacés internes en Syrie. Des dizaines de milliers ont fui vers d’autres pays : Liban, Jordanie, Turquie, Egypte, et de plus en plus vers l’Europe. Dans les pays hôtes, ils se retrouvent souvent sans statut légal et sont sujets à une grande vulnérabilité.
D’autres demeurent dans des camps en Syrie, souvent dans des conditions déplorables. 91% des foyers de réfugiés palestiniens en Syrie vivent dans une pauvreté absolue.
Sources :
Badil – Resource Center for Palestinian Residency and Refugee Rights
Human Rights Watch
OCHA (Office for the Coordination of Humanitarian Affairs)
PASSIA (Palestinian Academic Society for the Study of International Affairs)
PCBS (Palestinian Central Bureau of Statistics)
UNHCR (Haut-Commissariat aux Réfugiés de l’ONU)
UNRWA (United Nations Relief and Works Agency for Palestine Refugees)
Retrouvez notre brochure sur les réfugiés palestiniens en ligne !
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