GAZA CITY : Des femmes palestiniennes tenant les portraits de leurs parents détenus dans les prisons israéliennes, lors d’une manifestation tenue en 2007 pour protester contre leur détention arbitraire. MAHMUD HAMS / AFP
« La majorité des grévistes de la faim ont cessé de s’alimenter depuis 38 jours. Nous avons atteint un stade critique et à moins qu’il n’y ait une intervention immédiate, il y aura des conséquences désastreuses sur la santé de tous ceux qui sont en grève ». Sans surprise, « l’intervention immédiate » n’a pas eu lieu.
Aujourd’hui, lundi 16 juin, les prisonniers entamaient leur 53e jour de grève de la faim, dans l’indifférence générale. Depuis le 24 avril dernier, 90 d’entre eux refusent de s’alimenter pour dénoncer le recours abusif par les autorités israéliennes au placement en détention administrative, alors que le droit international autorise la puissance occupante à y recourir à condition qu’il s’agisse d’une mesure « absolument nécessaire », justifiée par d’« impérieuses raisons de sécurité », selon la quatrième Convention de Genève.
L’Etat israélien en fait une utilisation tellement systématique qu’elle ne peut plus être justifiée. La détention administrative permet d’emprisonner une personne sans inculpation ni jugement pour une période de six mois, renouvelable indéfiniment : certains prisonniers, sans qu’aucun d’entre eux ne soit informé de la raison de son emprisonnement, sont enfermés arbitrairement depuis plus de huit ans.
Le mouvement des grévistes de la faim s’est étendu depuis à plusieurs prisons israéliennes mobilisant aujourd’hui 230 détenus. Sur les douze membres du parlement palestinien actuellement en prison, neuf sont en détention administrative. Eux aussi participent à ce mouvement de contestation. Après 53 jours de grève de la faim, 80 prisonniers ont été hospitalisés ; certains se trouvant dans un état critique.
Selon les associations de défense des droits de l’homme palestinien, les autorités israéliennes ont pris, dès le début de la grève, des mesures punitives contre les récalcitrants. Celles-ci comprennent la mise immédiate en isolement cellulaire de tous les grévistes ainsi que le transfert de certains d’entre eux vers d’autres prisons.
Toujours selon les associations, le Service israélien des prisons et les Forces spéciales israéliennes ont mené de violentes descentes dans les cellules des prisonniers. Dans de nombreux cas, les grévistes de la faim ont été battus et blessés. Ils se sont vus refuser également tout traitement médical.
L’agence de presse Reuters a rapporté les paroles du juriste palestinien, Jawad Bolous, qui a rendu visite dernièrement à huit des prisonniers hospitalisés : « Les prisonniers en grève ont perdu en moyenne 16 kilos. » Plusieurs experts médicaux de la région craignent que des prisonniers finissent par mourir si la grève de la faim se poursuit…
source : http://www.lecourrierdelatlas.com/7...e-jour-de-greve-de-la-faim-et-tout-le-monde-s-en-fout-%E2%80%A6.html
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