Facebook, we need to talk, and you’re not letting us
Facebook, nous avons besoin de parler et vous ne nous laissez pas faire
Nous avons besoin de parler des meilleurs moyens de démanteler l’antisémitisme et tous les mécanismes de racisme, de sectarisme et de xénophobie qui y sont connectés.
Nous avons besoin de parler en tant que Palestiniens avec nos familles, nos amis et le reste du monde ; de partager ce que nous subissons dans notre vie de tous les jours, sous occupation militaire et à cause de la violence des colons sionistes.
Nous avons besoin de parler en tant que juifs, de discuter et débattre de nos nombreuses relations à l’idéologie politique sioniste.
Nous avons besoin de parler de la responsabilité du gouvernement israélien qui, comme tous les gouvernement, doit être responsable de ses actes, en mettant en lumière les violations des droits de l’Homme sur la plus grande plateforme de réseaux sociaux du monde.
Facebook nous avons besoin de parler.
Chers Mark Zuckerberg et Sheryl Sandberg,
Dans un monde cerné de murs, les réseaux sociaux sont un outil puissant qui nous aide à partager nos histoires, à nous soutenir les un·e·s les autres et aussi notre commune humanité, quelles que soient nos religions, origines ethniques ou nationalités. Nous savons que Facebook estime qu’il est de sa responsabilité de mettre en place des garde-fous pour que la plateforme reste sécurisée et accessible à nous tou·te·s afin que nous puissions nous relier dans l’espace et par-delà nos différences.
Mais nous sommes très inquiets : Facebook révise sa politique sur les discours haineux en considérant que le mot « sioniste » est employé pour signifier en fait « juif » ou « israélien ». En application de cette politique, des conversations sur les sionistes – et par extension le sionisme – seraient taxées d’antisémitisme inhérent, au détriment des utilisateurs de Facebook. Cela saperait les efforts pour mettre à bas le véritable antisémitisme et toutes les formes de racisme, d’extrémisme et d’oppression.
Nous ne pouvons pas nous débarrasser de l’antisémitisme si nous sommes empêchés d’exprimer nos opinions et de partager nos expériences. Nous pouvons discuter, débattre et même nous opposer, tant que nous partageons la conviction que tous et toutes nous avons droit à la sécurité, la liberté et la dignité. Nous demandons instamment à Facebook de ne pas ériger de barrières qui interdisent aux utilisateurs de se connecter entre eux alors que nous nous engageons dans cette tâche.
C’est la mauvaise solution à un problème réel et important : les personnes qui attisent en ligne l’antisémitisme continueront à le faire, avec ou sans le mot « sioniste ». En fait, bien des antisémites, surtout parmi les suprématistes blancs et les sionistes chrétiens évangélistes, soutiennent explicitement le sionisme et Israël tout en se livrant à des discours et des actions qui déshumanisent et isolent les Juifs.
De plus, et c’est important, cette modification interdirait aux Palestiniens de partager avec le monde leurs expériences quotidiennes et leurs histoires, que ce soit une photo des clés de la maison familiale perdue quand les milices sionistes l’attaquèrent en 1948 ou l’attaque en direct par des colons sionistes des oliveraies en 2021. Sans oublier le fait que cela empêcherait les utilisateurs juifs de Facebook de discuter de leur relation à l’idéologie politique sioniste.
Que Facebook scrute des termes spécifiques ne nous gardera pas du danger ; en revanche, cela nous empêchera d’échanger sur des problèmes politiques qui sont importants pour tous, et cela nous interdira de tenir des personnes et des gouvernements pour responsables de leurs actions et leurs politiques. Le gouvernement israélien actuel et certains de ses supporters ont exigé que Facebook ajoute le terme « sioniste » à sa politique sur les discours haineux – ce qui clorait toute conversation sur les responsabilités quant aux politiques et actions qui portent atteinte aux Palestiniens. Facebook doit refuser de coopérer avec ceux qui cherchent à construire toujours plus de murs pour nous diviser. Nous appelons Facebook à ne pas ajouter le terme « sioniste » en tant que catégorie protégée de sa politique sur les discours haineux.
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