Après la mort de la journaliste américano-palestinienne le 11 mai, et la charge par la police israélienne de son cortège funéraire le 13 mai, le président de la Plateforme des ONG françaises pour la Palestine François Leroux a adressé un courrier au président de la République Emmanuel Macron.
Monsieur le Président,
Mercredi 11 mai, la journaliste américano-palestinienne Shireen Abu Akleh décédait, touchée par un tir mortel lors d’un raid de l’armée israélienne à Jénine, en Cisjordanie occupée. Journaliste internationalement reconnue qui couvrait depuis 25 ans la colonisation et l’occupation de la Palestine, elle portait un gilet pare-balles barré du mot « press ». Il s’agit manifestement d’une infraction grave aux Conventions de Genève et à la résolution 2222 du Conseil de sécurité des Nations unies sur la protection des journalistes, mais aussi potentiellement d’un crime de guerre qui pourrait être jugé par la Cour pénale internationale. Le journaliste Ali al-Samoudi, qui accompagnait Shireen Abu Akleh, a quant à lui été touché d’une balle dans le dos.
La France a exigé par l’intermédiaire de son ministère des Affaires étrangères « qu’une enquête transparente s’engage dans les meilleurs délais pour faire toute la lumière sur les circonstances de ce drame ». Nous tenons à attirer votre attention sur la nécessité d’appeler à la mise en place d’une enquête non seulement indépendante, mais aussi internationale. Depuis des années, l’organisation de défense des droits humains israélienne B’Tselem comme Amnesty International ou Human Rights Watch ont documenté la manière dont les enquêtes de l’armée israélienne n’aboutissent pratiquement jamais à des condamnations. Comme l’ont documenté ces mêmes organisations, cet épisode s’inscrit dans le cadre d’une politique de répression systématique de la population palestinienne, qui contribue au maintien, par Israël, d’un régime d’apartheid, et ne cessera pas tant qu’Israël continuera de bénéficier d’une impunité totale et permanente.
Vendredi 13 mai, la police israélienne chargeait le cortège funéraire de Shireen Abu Akleh, manquant de justesse de faire tomber son cercueil, dans l’enceinte de l’hôpital Saint-Joseph, établissement sous protection française. Nous avons bien noté les expressions de « consternation » face à ces violences policières israéliennes, mais vous appelons à condamner explicitement l’usage de la force durant les funérailles de Mme Abu Akleh.
Nous vous demandons par conséquent, Monsieur le Président, de :
Veuillez agréer, Monsieur le Président, l’expression de notre haute considération.
François Leroux
Président de la Plateforme des ONG françaises pour la Palestine
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