Le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a annoncé mardi 1er avril qu’elle avait décidé de demander son adhésion à quinze agences et traités internationaux. Une décision prise peu après l’annonce d’un nouvel appel d’offres par le gouvernement israélien pour 708 logements dans le quartier de colonisation de Gilo, à Jérusalem-Est occupée et annexée.
Le secrétaire d’Etat états-unien, John Kerry, a annulé son déplacement prévu mercredi à Ramallah (Cisjordanie), où il devait s’entretenir avec le président Mahmoud Abbas après l’annonce par ce dernier de signer ces conventions. « Nous appelons les deux parties à faire preuve de retenue pendant que nous discutons avec eux », a demandé John Kerry mardi soir à Bruxelles, où il venait de participer à la réunion de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN).
Les Palestiniens ont expliqué que le refus d’Israël de libérer un nouveau groupe de prisonniers, comme convenu au moment de la relance du processus de paix sous l’égide des Etats-Unis l’été dernier, les avait libérés de leur promesse de ne pas rechercher la confrontation avec Israël aux Nations unies ou dans d’autres instances internationales.
« Nous espérons que M. Kerry reprendra ses efforts dans les prochains jours », a affirmé, mercredi, un dirigeant de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), Yasser Abed Rabbo, ajoutant : « Nous ne voulons pas que ces efforts prennent fin. »
Parmi les textes signés mardi par Mahmoud Abbas figurent les conventions de Genève, les traités internationaux fixant les règles de protection des personnes en cas de conflit armé et d’occupation. Les Palestiniens espèrent que leur adhésion à ces traités leur permettra de saisir plus facilement la Cour pénale internationale (CPI), notamment au sujet de la poursuite de l’occupation des terres palestiniennes saisies par Israël pendant la guerre de 1967. « Se tourner vers certaines agences de l’ONU ne signifie pas que nous interrompons totalement le processus de paix », a dit le négociateur palestinien Mohamed Chtayyeh. « Mais il nous faut un partenaire sérieux. Pour nous c’est une question de dignité. »
La réponse ne s’est pas fait attendre : un ministre israélien menace les Palestiniens de sanctions économiques, voire d’annexion de territoires occupés. « S’ils menacent maintenant [de se tourner vers les institutions de l’ONU], ils doivent savoir une chose : ils le paieront cher », a déclaré à la radio publique le ministre du tourisme, Uzi Landau, membre du parti ultranationaliste Israël Beiteinou. Ce dernier, un faucon de la coalition gouvernementale, n’a pas exclu la possibilité pour Israël d’annexer des portions du territoire palestinien occupé.
Campagne en cours