56. Les évènements au Haram al-Sharif, ou au mont du Temple, sont importants à plusieurs égards – ils sont source de tensions entre les différentes communautés au niveau local, mais suscitent également un intérêt mondial, l’exemple étant les grandes manifestations des musulmans à chaque fois qu’ils perçoivent que la présence musulmane à Jérusalem est contestée. Pour cette raison, le site est l’un des plus sensibles à Jérusalem et, par conséquent, tout évènement qui a lieu sur ce site, ou aux alentours, risque d’avoir des répercussions graves.
57. En 2010, la zone du Haram al-Sharif/mont du Temple a continué d’être marquée par un accroissement de tensions et de provocations qui ont provoqué des émeutes dans les quartiers palestiniens. Des visites répétées et provocatrices effectuées par des groupes radicaux politiques et religieux juifs dans la zone de Haram, qui ont continué en 2010, sont extrêmement problématiques. Les forces israéliennes ont pénétré dans la mosquée Al Aqsa à plusieurs reprises et ont affronté des musulmans qui lançaient des pierres. Cette perception d’une menace sur les sites religieux alimente des rumeurs qui à leur tour conduisent à des confrontations violentes entre les différents groupes.
58. Les conflits concernant les différents projets de construction (par exemple, « les tunnels archéologiques », les projets récents qui visent à modifier l’esplanade du Mur des Lamentations…) sont des exemples de l’absence de recherche de consensus de la part d’Israël autour de ces projets qui concernent des zones sensibles de la ville. Les travaux sur la Porte Mughrabi en 2010 en sont un bon exemple. Le Waqf, la structure islamique responsable de la zone du Haram al-Sharif, a exprimé son inquiétude concernant la construction par les autorités israéliennes, sans leur accord, d’un nouveau pont pour remplacer la passerelle menant à la Porte Mughrabi qui s’était effondrée. Les travaux sur la Porte Mughrabi, le passage entre l’esplanade du Mur des Lamentations et le mont du Temple/ Haram al Sharif, ont repris au mois de septembre à la suite de la décision du Tribunal de district de Jérusalem d’autoriser les travaux. Selon le Waqf, les dégâts subis par la passerelle sont négligeables et pourrait être réparés sans remplacer toute la structure. Il soupçonne que cela pourrait être utilisé comme une opportunité pour entreprendre de nouvelles fouilles sous la passerelle ou, comme le projet semblait prévoir à l’origine (avant la décision de rejet du Tribunal), pour agrandir la zone de l’esplanade du Mur des Lamentations. Un nouveau projet pour la Porte Mughrabi, annoncé au mois de novembre de cette année, semble avoir beaucoup moins d’envergure dans le sens qu’il n’inclut pas l’agrandissement de la Place. Cependant, cette fois encore, le Waqf n’a pas été consulté dans ce processus.