Plateforme des ONG Françaises pour la Palestine

Inter­vention de l’AFPS lors du ras­sem­blement devant le ministère des affaires étrangères

1er septembre 2014 - AFPS, jeudi 21 août 2014

Nous sommes ras­semblés alors que les bom­bar­de­ments ont repris sur Gaza et qu’on entend déjà cer­tains en faire porter la res­pon­sa­bilité sur les Pales­ti­niens. Hier mardi plus de 70 raids ont été effectués par l’aviation israé­lienne au pré­texte de l’envoi de 3 roquettes sur une zone déser­tique du sud d’Israël. Aujourd’hui la liste des vic­times et des des­truc­tions s’allonge, le chiffre de 2000 morts est dépassé.

Une fois de plus Israël s’arroge le droit d’agir à sa guise en dehors de toutes les règles du droit inter­na­tional et du droit huma­ni­taire. Hier, alors qu’à Gaza les bom­bar­de­ments repre­naient, la femme et le fils de Mohamed Deif, res­pon­sable de la résis­tance armée du Hamas étaient tués dans l’attaque de leur maison, ce matin, à Ramallah, c’est le domicile de Khalida Jarrar, diri­geante du Front popu­laire, qui a été investi et elle s’est vue signifier un « ordre » de dépor­tation à Jéricho !

Alors il est par­fai­tement hors de propos de faire porter la res­pon­sa­bilité de la fin de la trêve sur le Hamas. Hors de propos car aucun Pales­tinien, aucune orga­ni­sation pales­ti­nienne membre ou non de l’OLP, ne peut accepter que se pro­longe le statu quo cri­minel en place depuis plus de 7 ans et sur lequel s’arc-boutent les négo­cia­teurs israé­liens. La levée du blocus et du siège de Gaza, c’est l’exigence unanime de la société pales­ti­nienne. Le tribut payé a été trop lourd. Faut-​​il rap­peler que les bom­bar­de­ments ont fait plus de 2000 morts pales­ti­niens, très majo­ri­tai­rement des civils, dont plus de 430 enfants ou ado­les­cents et des mil­liers de blessés dont un très grand nombre res­teront han­di­capés à vie. Qui pourra jamais chiffrer ce coût humain ? 500 000 per­sonnes ont dû quitter leurs maisons que beaucoup ne retrou­veront pas. Les des­truc­tions ont été d’une ampleur jusque là inconnue et les bom­bar­de­ments d’écoles et d’hôpitaux ont constitué autant de crimes de guerre dont les res­pon­sables devront répondre. Ainsi que l’a clai­rement dit le secré­taire général de l’ONU et comme un certain François Hol­lande l’a concédé du bout des lèvres. Qui pourra vraiment chiffrer les des­truc­tions et dégâts de tous ordres ?

Gaza ne peut accepter d’attendre, assiégé, la pro­chaine attaque, survolé par des drones espions qui à tout moment peuvent porter la mort. Il faut se repré­senter ce qu’est aujourd’hui la vie de la popu­lation à Gaza où après la des­truction de la cen­trale élec­trique où désormais l’eau et l’électricité sont quasi inac­ces­sibles pour une grande partie de la population.

Non Gaza ne peut plus vivre sous blocus. Ni les Pales­ti­niens, ni aucune per­sonne de bonne foi ne peuvent l’accepter.

C’est dire notre indi­gnation devant ce qui se joue en ce moment même à Gaza. En plein cœur de la « trêve estivale », nous avons été là pour la crier. Mais nous sommes là aujourd’hui pour dire que nous ne tenons pas nos gou­ver­nants pour quittes.

La France, comme ses par­te­naires de l’UE, a une lourde res­pon­sa­bilité dans ce qui s’est passé et se joue aujourd’hui dans l’enclave pales­ti­nienne martyre. En épousant sans le moindre recul les thèses israé­liennes dès le début de l’agression, en inversant l’ordre des res­pon­sa­bi­lités entre occupant et occupé, elle donnait un feu vert scan­daleux au gou­ver­nement le plus extré­miste de l’histoire d’Israël et à ses plans d’épuration eth­nique et d’écrasement des Pales­ti­niens. Il aura fallu attendre le 4 août pour que devant la force des réac­tions et de nos mobi­li­sa­tions, le ministre des AE comme le Pré­sident prennent un autre langage et consentent à parler de carnage, tout en restant en réalité proches d’un renvoi dos à dos des deux parties.

Si nous sommes là aujourd’hui, c’est pour dire à nos gou­ver­nants : c’en est assez ! C’est l’impunité dont Israël sait pouvoir béné­ficier quoi qu’il fasse qui l’incite à se com­porter en Etat pré­dateur et agresseur. C’est elle qui constitue un danger majeur pour la paix. Continuer à fermer les yeux, se contenter de condam­na­tions ver­bales qui font sourire les apprentis sor­ciers de Tel Aviv, c’est en réalité leur donner un permis de tuer.

Pour que cesse la tra­gédie de Gaza, l’heure est donc aux sanc­tions, plus urgemment que jamais. Israël ne lèvera pas le blocus de Gaza, ne cessera pas la colo­ni­sation de la Cis­jor­danie et de Jéru­salem sans y être contraint.

La France doit immé­dia­tement cesser toute coopé­ration mili­taire et mettre un embargo total sur les armes à des­ti­nation d’Israël. Elle doit, au nom de la clause de sau­ve­garde de son article 2 sur le respect des droits de l’homme, sus­pendre pour ce qui la concerne l’accord d’association UE-​​Israël. Elle doit faire savoir qu’elle pour­suivra ceux de ses res­sor­tis­sants qui se sont rendus cou­pables de crimes ou de com­plicité de crimes de guerre. Au lieu de les freiner, elle doit appuyer les démarches pales­ti­niennes pour adhérer au statut de Rome et intégrer la CPI. Elle doit rap­peler qu’il n’y aura pas de solution poli­tique sans la libé­ration préa­lable des plus de 6800 pri­son­niers pales­ti­niens incar­cérés en Israël en vio­lation des Conven­tions inter­na­tio­nales. Elle doit cesser de cri­mi­na­liser la soli­darité, spé­cia­lement les actions de boycott citoyen, et abroger la cir­cu­laire Alliot-​​Marie.

C’est cette voix que le Pré­sident de la Répu­blique doit faire entendre à Bruxelles au Conseil euro­péens du 30 août en apportant son soutien effectif au gou­ver­nement d’entente nationale dont l’éclatement est bel et bien le but poli­tique pour­suivi par Neta­nyahou depuis le début. Nous vous appelons à signer et faire signer la pétition au Pré­sident de la Répu­blique pour en finir avec l’impunité d’Israël qui vous est pro­posée par nos mili­tants et que vous trou­verez sur le site de l’AFPS.

Nous le savons, seule notre mobi­li­sation citoyenne pourra amener nos gou­ver­nants à oser choisir clai­rement le chemin du droit et à dire non à l’impunité. C’est dire notre res­pon­sa­bilité : nous ne lâcherons pas !

Paris, le 20 Août 2014

Source : http://www.france-palestine.org/Intervention-de-l-AFPS-lors-du



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