La position d’Israël en faveur de l’annexion témoigne de sa volonté de créer unilatéralement une situation permanente, qui perpétuerait et entérinerait la violation des droits des Palestiniens.
Le document élaboré par Yesh Din sur les conséquences de cette politique met brièvement en évidence certains des impacts majeurs que l’annexion de tout ou partie de la Cisjordanie pourrait avoir sur les droits des Palestiniens :
1. Une violation immédiate des droits des Palestiniens
2. Implications internationales de l’annexion
L’annexion de la Cisjordanie par Israël est une violation éhontée de cet interdit, qui ébranle le droit international et sape le statut des institutions internationales. L’annexion de tout ou partie de la Cisjordanie, qui implique l’expansion géographique de la juridiction israélienne aux terres incorporées, est un défi à la politique de distinction de la communauté internationale à l’égard d’Israël.
3. Changement dans le gouvernement et ses pouvoirs
La fin du régime d’occupation signifie une gouvernance israélienne directe des territoires annexés, sans intermédiaire militaire. Concrètement, cela impliquerait le transfert des pouvoirs aux mains des militaires aux autorités de l’État d’Israël. Le gouvernement israélien est évidemment loyal aux citoyens et aux résidents israéliens seulement et qui plus est, aux intérêts israéliens. Quelque soit le statut conféré aux Palestiniens vivant sur les territoires annexés, leurs intérêts individuels et collectifs ne seront probablement pas considérés comme dignes de considération par les autorités israéliennes. L’annexion donnerait aux autorités locales et régionales, autrement dit aux colonies, une grande partie du pouvoir gouvernemental. Cela stimulerait certainement le développement et la construction en Cisjordanie.
4. Enracinement de l’apartheid en Cisjordanie
L’annexion prouverait enfin qu’Israël cherche à consolider, à perpétuer et à approfondir la situation existante dans laquelle deux groupes de personnes vivent sur une territoire selon ses règles et sous sa souveraineté : les citoyens israéliens jouissent de leurs pleins droits et les sujets palestiniens privés de leurs droits notamment politiques, vivent sous le joug de la loi israélienne et de l’oppression. La discrimination systémique et institutionnelle des Palestiniens et le détournement des ressources locales au profit des Israéliens, sont des éléments évidents d’une politique d’apartheid. L’annexion coupera l’herbe sous le pied de ceux, nombreux, qui soutiennent que si l’apartheid, ou du moins un régime similaire, est actuellement pratiqué en Cisjordanie, alors l’État souverain d’Israël est une démocratie. Appliquer la souveraineté israélienne à la Cisjordanie équivaudrait à déclarer qu’il y a un régime, plutôt que des administrations séparées.
Lire le communiqué de presse de la Plateforme des ONG françaises pour la Palestine
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