Hormis l’année 2016, 2020 est l’année où l’ONU a recensé le plus de démolitions de propriétés palestiniennes en Cisjordanie dont Jérusalem-Est, depuis qu’elle a commencé à les compter et les recenser en 2009.
La destruction de biens mobiliers ou immobiliers par une puissance occupante est interdite par l’article 53 de la IVe Convention de Genève.
Depuis 1967, plus de 100 000 structures palestiniennes ont été démolies en Israël et en Territoire palestinien occupé.
En 2020 selon l’OCHA, 849 structures palestiniennes ont été démolies ou saisies par Israël en Cisjordanie, dont 175 à Jérusalem-Est.
Cela eu pour conséquence le déplacement forcé de 996 personnes.
Hormis l’année 2016, c’est l’année où l’OCHA a recensé le plus de démolitions en Cisjordanie, depuis qu’elle a commencé à les compter et les recenser en 2009.
A Gaza, l’année 2014 a été particulièrement destructrice avec l’attaque israélienne dite « Bordure protectrice » sur Gaza : 171 000 habitations ont été endommagées par cette attaque.
Consultez les chiffres-clés sur Gaza.
Hormis les destructions causées par les attaques militaires, la cause la plus répandue de démolition de maisons est l’absence de permis de construction .
A cause des lourdes restrictions dans l’obtention de permis de construire (un Palestinien de Jérusalem doit attendre de 5 à 10 ans sinon plus pour en obtenir), leur coût (en moyenne 26 000€), 20 000 maisons ont été construites sans permis et sont menacées de destruction.
En zone C en Cisjordanie, par exemple, 98% des demandes de permis de construction ont été refusées par l’administration israélienne.
En Cisjordanie (sans inclure Jérusalem-Est), 504 structures ont été démolies en 2020, déplaçant 583 personnes, pour défaut de permis.
La vallée du Jourdain et les collines du Sud d’Hébron sont particulièrement touchées (voir les chiffres-clés sur la vallée du Jourdain).
A Jérusalem-Est, les démolitions dues à l’absence de permis sont également fréquentes et la législation israélienne se durcit de plus en plus sur la construction par la population palestinienne.
En 2020, 145 structures palestiniennes ont été détruites à Jérusalem-Est pour ces raisons, un chiffre en nette hausse (un record, hormis l’année 2019 qui en a compté 264). 340 personnes se sont retrouvées sans abris, dont 176 mineurs.
Parmi toutes les structures palestiniennes ciblées par des démolitions des autorités israéliennes à Jérusalem-Est, 46,9% des démolitions ont été menées par les propriétaires eux-mêmes (un chiffre qui a plus que doublé par rapport aux années précédentes) pour éviter des sanctions plus lourdes et/ou des coûts supplémentaires.
Les amendes que doivent payer les Palestiniens pour absence de permis de construction peuvent maintenant s’élever jusqu’à 300 000 shekels israéliens soit 76 000€), contre 10 000 shekels auparavant.
Les autorités israéliennes cherchent à pousser les communautés palestiniennes de zone C en zone A ou B, tout comme elles cherchent à expulser les communautés bédouines palestiniennes d’Israël. Les infrastructures des Bédouins du village d’Al-Araqib dans le Néguev ont été démolies 179 fois.
L’armée israélienne a repris, il y a quelques années, les démolitions pour raisons punitives en zone A et B, une pratique qu’elle avait pourtant abandonnée en 2005. En 2020, cette mesure a causé la destruction de 6 logements, laissant 22 personnes sans-abris.
Par ailleurs, les destructions touchent également les infrastructures et projets financés par l’Union européenne.
En 2020 (janvier à fin octobre 2020), 106 structures financées par différents bailleurs, dont 73 financées par l’Union européenne.
Sources :
B’Tselem
Comité international de la Croix Rouge
ICAHD (The Israeli Committee Against House Demolitions)
Middle East Monitor
OCHA (Office for the Coordination of Humanitarian Affairs)
UNCT oPt (United Nations Coutry Team in the occupied Palestinian territory)
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