Selon plusieurs ONG et syndicats, le géant français de la distribution Carrefour, qui tient son assemblée générale le 24 mai, continue d’ignorer les mises en garde liées à son implication dans la colonisation israélienne.
Selon plusieurs ONG et syndicats, le géant français de la distribution Carrefour, qui tient son assemblée générale le 24 mai, continue d’ignorer les mises en garde liées à son implication dans la colonisation israélienne.
Alors que l’assemblée générale du groupe Carrefour doit avoir lieu le 24 mai, l’Association France Palestine Solidarité, la CGT, la fédération CGT commerce, distribution et services, la Ligue des droits de l’Homme, la Plateforme des ONG françaises pour la Palestine et l’Union syndical Solidaires appellent Carrefour à mettre fin à l’ensemble de ses partenariats avec des entreprises israéliennes liées à la colonisation des territoires palestiniens occupés.
Lors de la précédente assemblée générale, Laurent Vallée, secrétaire général du groupe, avait déclaré qu’« aucun magasin Carrefour ne ser[ait] présent dans les territoires évoqués ». « Il n’y a pas de complicité, nous veillons sur ce point à prévenir tout risque. » Pourtant, un an plus tard, l’implication du groupe Carrefour dans la colonisation israélienne s’est intensifiée.
Un rapport publié en novembre 2022 [1] par nos organisations a mis en lumière l’implication du groupe Carrefour dans la colonisation israélienne, via l’accord de franchise qu’il a signé avec les entreprises israéliennes Electra Consumer Products et Yenot Bitan visant à franchiser leurs enseignes de distribution. Ces entreprises sont des acteurs directs et indirects de la colonisation de la Palestine par Israël, crime de guerre condamné par l’ONU.
Yenot Bitan exploite des enseignes de distribution, sous ses marques Mega et Mehadrin Market, dans huit colonies. Contrairement à l’annonce faite par le secrétaire général du groupe Carrefour en mai 2023, les produits de la marque Carrefour sont déjà présents dans ces magasins, comme l’ont confirmé des observations réalisées sur place. Carrefour recrute du personnel dans les colonies en territoire palestinien occupé. En janvier 2024, Carrefour Israël publiait notamment une offre d’emploi pour un magasin situé dans la colonie de Maale Adumim. Electra Consumer Products a quant à elle des activités dans les colonies, et est liée via sa société mère à l’entreprise Elco, qui figure sur la base de données de l’ONU des entreprises liées à la colonisation.
Une note d’actualité [2] publiée le 6 octobre 2023 montrait que le groupe Carrefour avait renforcé son implication dans la colonisation israélienne du territoire palestinien, par le biais d’accords passés avec des sociétés israéliennes fortement impliquées dans la colonisation et par une présence effective dans les colonies illégales. Le groupe Carrefour a ainsi noué un partenariat avec la banque Hapoalim, un acteur majeur de la colonisation, approuvé en mai 2023 par l’autorité de la concurrence israélienne. Hapoalim est l’une des trois banques israéliennes à figurer dans la base de données de l’ONU qui liste 97 entreprises complices de la colonisation [3]. Carrefour a en outre annoncé en mai 2023 des partenariats avec six start-ups israéliennes de la high-tech, dont la société Juganu. Cette entreprise a remporté deux appels d’offres pour des travaux dans les colonies de Beitar Illit et Har Homa.
En octobre 2023, des distributions de colis alimentaires de la marque Carrefour aux soldats israéliens ont été organisées. Cette action, diffusée sur le compte Instagram de Carrefour Israël, constituait un soutien à une armée accusée de très nombreuses violations des droits humains et du droit international humanitaire. La direction du groupe Carrefour ne s’est jamais désolidarisée de cette distribution de colis aux soldats israéliens.
Ces partenariats et la présence de la marque Carrefour dans les colonies mettent en lumière la contradiction entre les discours de Carrefour, qui se veulent rassurants, et la complicité du groupe avec la colonisation, qui constitue un crime de guerre au regard du droit international. L’Association France Palestine Solidarité, la CGT, la fédération CGT commerce, distribution et services, la Ligue des droits de l’Homme, Al-Haq, la Plateforme des ONG françaises pour la Palestine et l’Union syndicale Solidaires renouvellent leur exigence que le groupe Carrefour se conforme aux normes internationales en cessant toute activité et tout partenariat en lien avec la colonisation israélienne. Nos organisations appellent à une forte mobilisation, partout en France, pour exiger que Carrefour respecte le droit.
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