Ce qui s’est passé au large de Gaza est inacceptable. L’Union européenne l’a immédiatement exprimé haut et fort. Aujourd’hui la souffrance des gens de Gaza est devenue insupportable. Les choses doivent changer. L’aide humanitaire, y compris les vivres, le carburant et les traitements médicaux doivent pouvoir être distribués sans entrave dans tout Gaza. La réouverture durable des points de passage sur la base de l’accord de 2005 réglant les déplacements et le passage entre l’Autorité palestinienne et Israël doit être garantie. Avec l’obligation de prévenir le trafic d’armes et de munitions.
Le Conseil de sécurité des Nations unies l’a réclamé dès janvier 2009 au lendemain de l’opération « Plomb durci ». La dernière crise offre une opportunité réelle de mettre en œuvre ces différentes demandes. Pour en finir avec le blocus qui rend impossible la vie quotidienne des Palestiniens de Gaza. Tout en assurant à Israël les nécessaires garanties à sa sécurité.
L’Europe travaille actuellement avec ses partenaires arabes et israéliens dans cette double direction. Je me réunis dès ce lundi avec les vingt-sept ministres des affaires étrangères de l’Union européenne. Nous examinerons les options de nouveaux mécanismes de contrôle et de livraison de ces biens à destination de Gaza, par terre, via les points de passages existants, et par mer. Vu la situation sur place, je recommanderai de retenir, dans un premier temps, la formule la plus efficiente. Nous examinerons également comment élargir la liste des biens qui peuvent être acheminés vers Gaza, selon tous les critères de sécurité requis. (Nous réitèrerons aussi le besoin de savoir ce qui s’est réellement passé à bord des bateaux de la flottille pour Gaza le 31 mai au matin).
UNE VRAIE CHANCE POUR LA PAIX
L’urgence de la situation à Gaza est manifeste. Il faut y répondre. Sans tarder. C’est mon objectif premier. C’est aussi la meilleure voie, je crois, pour soutenir les difficiles discussions israélo-palestiniennes sur un règlement du conflit, emmenées pour l’heure par le sénateur américain George Mitchell. Sur le fond, les paramètres d’un règlement existent et sont connus. Pour les mettre en œuvre il faudra la volonté politique de tous. Une fenêtre d’opportunité historique devrait exister d’ici la fin de cette année. Les membres du Quartet s’y emploient. Côté arabe, ils misent sur la préservation de ce que l’on appelle « l’initiative arabe » ainsi que sur l’aboutissement des efforts en faveur d’une réconciliation inter-palestinienne. Côté israélien, ils misent sur le sens des réalités mais aussi sur le sens de l’histoire du peuple d’Israël et de ses responsables.
Le conflit israélo-palestinien touche les Européens dans leur cœur. Mais il les touche aussi dans leur sécurité. Pour d’évidentes raisons de proximité géographique et sociologique, mais aussi par son impact sur les autres affaires du monde. Ce dernier constat est désormais partagé de Bruxelles à Washington, de New York à Moscou. C’est une vraie chance pour la paix.
Catherine Ashton, haute représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité
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