Le Ministre adjoint des Affaires Etrangères Ze’ev Elkin a promis dimanche qu’Israël livrerait bataille contre la possible législation européenne qui exigerait que les produits provenant de Cisjordanie soient étiquetés en tant que tels pour le marché européen.
Elkin, parlant sur la Radio de l’Armée , répondait à des rapports selon lesquels le gouvernement allemand, généralement un proche allié d’Israël, avait récemment approuvé des mesures législatives pour soutenir le projet d’étiquetage de l’UE.
“Nous nous battrons. Nous viendrons à bout de ce phénomène” a dit Elkin à la Radio de l’Armée, promettant de soulever la question à tout bout de champ.
“Naguère l’ONU a décidé que le Sionisme est du racisme –mais nous n’avons pas dit que cela était une cause perdue” a-t-il ajouté, faisant allusion à la résolution des Nations Unies de 1975 qui déclarait que le Sionisme était une forme de racisme et de discrimination raciale. La résolution a été abrogée en 1991.
Elkin a ajouté qu’il ne pensait pas que la décision allemande de soutenir l’étiquetage des produits des colonies affecterait gravement les relations israélo-allemandes.
“Il y a des hauts et des bas” a-t-il dit . “L’Etat d’Israël est dans l’obligation de s’occuper de cette question, et nous avons le pouvoir de le faire”.
La question de l’étiquetage des produits des colonies a fait des remous en Europe depuis longtemps, bien qu’aucune politique n’ait été mise en oeuvre jusqu’ici.
Le mois dernier, les autorités américaines ont, selon ce que l’on rapporte, persuadé l’UE de retarder un projet d’étiquetage des marchandises israéliennes importées produites au-delà de la Ligne Verte, et cela a eu comme résultat, que la décision de mettre en oeuvre le projet d’étiquetage, qu’il était prévu d’approuver à la réunion des ministres des Affaires Etrangères de mai, devrait avoir été retardée jusqu’en juin.
Selon des fonctionnaires européens, les Américains ont déclaré que le projet d’étiquetage compliquerait les efforts renoués des USA et de l’UE pour faire office de courtiers en vue d’un accord de paix entre Israël et les Palestiniens. A ce que l’on rapporte, le retardement a été conditionné à un progrès des pourparlers de paix israélo-palestiniens et si aucune ouverture n’intervenait, l’UE amorcerait le projet d’étiquetage selon des propos attribués à un fonctionnaire israélien.
La décision du gouvernement allemand, introduite par le Parti Vert d’Allemagne, réaffirme la position de l’Allemagne selon laquelle les territoires conquis par Israël lors de la Guerre des Six Jours de 1967 ne sont pas considérés par l’Allemagne comme une partie d’Israël proprement dit.
Selon Elkin, les discussions européennes se concentrent sur l’étiquetage des produits de Cisjordanie et non pas sur ceux des Hauteurs du Golan ou de Jérusalem-est, deux territoires officiellement annexés par Israël après 1967. Toutefois, selon la Radio de l’ Armée, la décision allemande déclare ,”Notre point de vue est que vous ne pouvez étiqueter des marchandises comme “Made in Israël”, seulement si elles sont produites à l’intérieur des frontières de 1967.”
En 2012, une réunion des ministres des affaires étrangères de l’UE a accepté dans son principe l’étiquetage des marchandises israéliennes provenant d’au-delà de la Ligne Verte, déclarant que “l’Union Européenne et ses membres sont dans l’obligation de mettre en oeuvre entièrement et effectivement la législation de l’UE existante et les accords avec Israël concernant les produits venant des colonies”.
En avril, les ministres des affaires étrangères de 13 pays de l’UE (Espagne, Portugal, France, Royaume Uni, Irlande Danemark, Finlande, Pays-Bas, Belgique, Autriche, Slovénie, Luxembourg et Malte) ont signé une lettre réaffirmant leur soutien à l’étiquetage des produits provenant des colonies israéliennes”.
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