Déclaration de Médecins du Monde suite au rapport de la Commission d’enquête sur les manifestations de 2018 à Gaza.
Médecins du Monde salue le rapport de la Commission d’enquête indépendante de l’ONU et s’associe à tous ceux qui condamnent les violences commises contre les civils, et notamment contre les femmes, les personnes âgées, les enfants, les personnes en situation de handicap, les journalistes et le personnel soignant.
Depuis le début des manifestations en mars de l’année dernière, Médecins du Monde a été témoin direct des graves conséquences de l’utilisation de balles réelles sur les civils et les soignants. Le système de santé, déjà atrophié, a été mis à rude épreuve par l’afflux de près de 7 000 civils blessés. Un grand nombre d’entre eux font partie des plus de 9 000 personnes qui sont actuellement en attente de soins chirurgicaux, dont 1 200 sont susceptibles de contracter l’ostéomyélite. Il ne s’agit là que d’un exemple de ce qu’implique l’apparition massive de victimes de traumatismes.
Les survivants sont très souvent handicapés à vie. Dans ce contexte, Médecins du Monde a également constaté l’impact sur la santé mentale que peuvent avoir ces handicaps et les conséquences psychologiques liées à toutes les expériences traumatiques de violences meurtrières auxquelles est exposée la population palestinienne, en particulier les enfants.
Consternée par le nombre inégalé d’attaques directes à l’encontre des soignants à Gaza, Médecins du Monde a rédigé un rapport sur la vulnérabilité des ONG de santé palestiniennes. Ce rapport a été transmis à la Commission d’enquête.
Dans ce rapport, Médecins du Monde révèle que les ONG de santé palestiniennes font l’objet d’un niveau de violence sans précédent à l’encontre de leur personnel, de leurs structures et de leurs ambulances. Ces attaques, ainsi que la perte des collègues, ont laissé des lésions psychologiques profondes.
Au-delà du caractère abominable des violations du droit international, l’impact de ces abus est difficile à évaluer ou à quantifier car les récits des personnes blessées ou tuées n’ont pas pu être rapportés par les personnes censées les aider, ayant elles-mêmes été blessées ou tuées.
Par conséquent, Médecins du Monde tient à rappeler à l’ensemble des acteurs que les attaques contre le personnel soignant, les structures de santé et les ambulances n’ont pas lieu d’être, que ce soit en temps de paix ou en temps de guerre. Elles constituent de graves violations du DIH et du DIDH.
Médecins du Monde souhaite remercier de nouveau la Commission d’enquête pour ce rapport et appelle le Conseil des droits de l’homme et l’ensemble de ses membres à :
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