Un texte, signé notamment par Jean-Marc Ayrault et Hubert Védrine, met en garde contre la création d’une entité palestinienne « dépourvue de souveraineté ».
Un texte, signé notamment par Jean-Marc Ayrault et Hubert Védrine, met en garde contre la création d’une entité palestinienne « dépourvue de souveraineté ».
Les sujets de controverse entre Européens et Américains s’accumulent : négociations commerciales, accord sur le nucléaire iranien dont Washington s’est retiré, protection de l’environnement… L’un des plus symboliques concerne la différence radicale d’approche du conflit israélo-palestinien. L’administration Trump, qui prépare en secret son plan de paix, a décidé d’ignorer les paramètres traditionnels de la solution à deux Etats, de fouler aux pieds le droit international et les résolutions de l’ONU. L’illustration de cette rupture a été la reconnaissance unilatérale de Jérusalem comme capitale d’Israël, en décembre 2017, par le président américain.
Divisés sur l’attitude à adopter face à Israël, dont le glissement nationaliste et identitaire s’est confirmé lors des élections législatives du 9 avril, les Etats membres de l’UE peinent à se faire entendre. L’UE s’en tient aux condamnations traditionnelles de la colonisation et à la promotion d’une solution à deux Etats qui paraît plus lointaine que jamais. C’est pour sortir l’Europe de cette passivité dangereuse que 37 anciens ministres des affaires étrangères, de différents Etat -membres, ont adressé un courrier à Federica Mogherini, la haute représentante de l’UE, et à leurs collègues aujourd’hui en fonctions, dimanche 14 avril.
Une démarche pour l’honneur
Ce courrier, dont Le Monde a eu connaissance, invite les Européens à rappeler de façon claire les paramètres traditionnels de la solution à deux Etats, avant même la publication du plan Trump. « Il est crucial pour l’Europe d’être vigilante et d’agir de façon stratégique », soulignent les signataires, parmi lesquels se trouvent deux Français, Jean-Marc Ayrault et Hubert Védrine. Interrogé par Le Monde, ce dernier s’alarme de « l’évolution sur le terrain aux antipodes de ce qu’[ils] espérai[ent] ». Le projet de l’administration américaine « va être un plan Afrique du Sud, résume Hubert Védrine, en référence au régime d’apartheid qui avait existé dans ce pays. C’est le moment de s’exprimer car personne ne le fait. Nétanyahou a été extrêmement efficace ces dernières années pour accuser d’antisémitisme toute critique d’Israël. Même si ce sont des propos de campagne, ses récentes déclarations en faveur d’une annexion des colonies auraient provoqué une levée de boucliers il y a dix ou vingt ans ».
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Visuel : President Donald Trump and Israeli Prime Minister Benjamin Netanyahu shake hands during their joint press conference, Wednesday, Feb. 15, 2017, in the East Room of the White House in Washington, D.C. (Official White House Photo by Leslie N. Emory)
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