Hier, lundi 9 juin, la Plateforme des ONG françaises pour la Palestine (notamment l’ACAT, l’AFPS, Amnesty International France et la LDH) a envoyé une lettre cosignée à l’attention de Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères l’exhortant à agir en faveur des prisonniers palestiniens en grève de la faim.
Depuis le 24 avril dernier, 90 d’entre eux ont cessé de s’alimenter pour dénoncer le recours abusif par les autorités israéliennes au placement en détention administrative, alors que, au regard du droit international, il ne doit être utilisé qu’en des circonstances exceptionnelles et individuellement. La détention administrative permet d’emprisonner une personne sans inculpation ni jugement pour une période de six mois, renouvelable indéfiniment : certains prisonniers sont enfermés arbitrairement depuis plus de huit ans. Selon l’association Addameer, la détention administrative est une forme de punition collective utilisée par les autorités israéliennes.
Le mouvement s’est étendu depuis à plusieurs prisons israéliennes mobilisant aujourd’hui 230 détenus. Sur les douze membres du parlement palestinien actuellement en prison, neuf sont en détention administrative. Eux aussi participent à ce mouvement de contestation. Après 48 jours de grève de la faim, 80 prisonniers ont été hospitalisés ; certains se trouvant dans un état critique.
Une vingtaine d’associations de défense des droits de l’homme dénoncent les traitements subis par les prisonniers depuis qu’ils ont décidé d’observer une grève de la faim : violences physiques, placement en isolement et transfert dans des prisons difficiles. Elles s’adressent aujourd’hui à Madame Ashton, afin que l’Union européenne intervienne.
A l’heure où un projet de loi est présenté au parlement israélien, afin d’autoriser l’alimentation forcée des prisonniers, nous demandons instamment à la France d’agir. Immédiatement.
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