Les propos du premier ministre israélien semblent être un appel du pied aux électeurs de droite.
En cas de réélection à l’issue des élections législatives du mardi 9 avril, le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou a répété son intention d’annexer des colonies israéliennes en Cisjordanie occupée. Ainsi a-t-il déclaré samedi 6 avril, lors d’un entretien sur la chaîne de télévision israélienne 12 :
« J’appliquerai la souveraineté [israélienne] sans faire de distinction entre les [plus grands] blocs de colonies et les colonies isolées. »
Les colonies installées sur les territoires palestiniens occupés par Israël depuis 1967 sont illégales au regard du droit international, et une grande partie de la communauté internationale voit en elles un obstacle majeur à la paix. Leur annexion par Israël pourrait sonner le glas de la solution dite « à deux Etats », c’est-à-dire la création d’un Etat palestinien qui coexisterait avec Israël.
Lire : Israël et l’« annexion rampante » des colonies
A trois jours des législatives de mardi, les propos du premier ministre israélien semblent être un appel du pied aux électeurs de droite qui ne croient pas en la faisabilité de cette solution.
M. Nétanyahou avait affirmé, vendredi à la chaîne de télévision israélienne 13, avoir dit au président américain Donald Trump qu’Israël refuserait, dans le cadre d’un futur plan de paix avec les Palestiniens, de faire partir « ne serait-ce qu’une personne » des colonies en Cisjordanie occupée. Il a cependant dit douter que cela serait préconisé par le plan de paix américain qui doit être proposé dans la foulée des législatives. « Et si [le plan propose le retrait des colonies], alors Israël n’y souscrira pas », avait-il prévenu.
Benyamin Nétanyahou et Benny Gantz au coude à coude
Plus de 400 000 Israéliens vivent dans des colonies en Cisjordanie occupée, tandis que 200 000 autres habitent à Jérusalem-Est, secteur palestinien occupé et annexé par Israël.
« Le maintien du contrôle [israélien] sur tout le territoire à l’ouest du [fleuve] Jourdain » est une autre condition israélienne avant la mise en place de tout plan de paix initié par les Américains, selon M. Nétanyahou.
Le premier ministre se targue régulièrement d’être proche du président Trump, tandis que le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a coupé ses relations avec Washington après la reconnaissance américaine fin 2017 de Jérusalem comme capitale d’Israël. Les Palestiniens accusent l’administration Trump de pencher en faveur d’Israël, ce qui discrédite selon eux les Etats-Unis dans leur rôle historique de médiateur. Les efforts pour une paix israélo-palestinienne sont à l’arrêt depuis l’échec de l’administration Obama en 2014.
Samedi, Donald Trump s’est montré prudent sur l’issue des élections législatives israéliennes, prévoyant un scrutin « serré » entre Benyamin Nétanyahou et son principal concurrent, Benny Gantz.
Lire : En Israël, Benny Gantz attaqué de toutes parts par Nétanyahou
Les derniers sondages autorisés avant les législatives placent les listes de Benyamin Nétanyahou et de Benny Gantz à la tête de la mouvance centriste Bleu-blanc, au coude à coude. Ils confèrent cependant l’avantage au premier ministre sortant pour former le prochain gouvernement.
Lire aussi le guide des élections israéliennes de L’IMEU (Institute for Middle East Understanding). Il rappelle (en anglais) les forces politiques en présence et leur positionnement politique notamment au regard de la Palestine.
Visuel : President Trump at the Israel Museum. Jerusalem May 23, 2017
crédit : U.S. Embassy Tel Aviv
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