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Les autorités israéliennes vont-elles nourrir de force le détenu palestinien Mohammed Allan ?

Le prisonnier, un avocat de 31 ans, est tombé dans le coma après soixante jours de grève de la faim.

Le Monde avec AFP

Publié le 14 août 2015 à 20h40, modifié le 14 août 2015 à 19h33

Temps de Lecture 2 min.

La mère de Mohammed Allan, brandissant une photo de son fils, le 9 août.

La semaine passée, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) le disait « en danger de mort imminente ». Il avait quasi perdu la vue, n’entendait plus que très faiblement et était incapable de se mouvoir. Après cinquante-huit jours de grève de la faim, Mohammed Allan est toujours en vie, mais inconscient. Il a sombré dans le coma dans la nuit de jeudi 13 à vendredi 14 août, selon son avocat.

Soupçonné par Israël d’appartenir au Jihad islamique, l’avocat palestinien de 31 ans a été placé sous respirateur artificiel et perfusion d’eau salée à l’hôpital Barzilai d’Ashkelon. D’après ses proches, il protestait contre le prolongement de sa détention administrative, une mesure controversée qui permet aux autorités de l’Etat hébreu de détenir sans charge des prisonniers par périodes de six mois indéfiniment renouvelables.

Opposition du corps médical

Mohammed Allan n’est pas le seul détenu palestinien à avoir commencé une grève de la faim pour dénoncer cette forme d’incarcération ou ses conditions de détention. Il pourrait toutefois être le premier qu’on nourrisse de force, en vertu d’une loi adoptée le mois dernier par les députés israéliens, autorisant les autorités à procéder ainsi en cas de mise en danger de la vie du détenu.

Un moyen, expliquaient les partisans de ce texte au Parlement, de couper court au « chantage » des prisonniers après la libération à la mi-juillet du prisonnier palestinien Khader Adnane. Sorti de prison à la mi-juillet après cinquante-six jours de grève de la faim, ce dernier avait été accueilli en héros par les Palestiniens.

La nouvelle loi est néanmoins contestée par nombre de médecins au nom de l’éthique. Ceux de l’hôpital Soroka de Beersheba, où Mohammed Allan avait été transféré dans un premier temps, ont refusé de le nourrir de force. Si leurs collègues de Barzilai suivent la même ligne, le directeur de l’établissement n’a toutefois pas exclu d’avoir à recourir au procédé, selon The Guardian. L’Association médicale d’Israël a déposé une pétition auprès de la Cour suprême pour contester la légalité de la mesure.

La trêve « prendra fin si Mohammed Allan meurt »

La police et l’armée israéliennes avaient été placées vendredi en état d’alerte à travers Jérusalem et la Cisjordanie occupée, devant la crainte de manifestations prévues pour après la grande prière hebdomadaire. Un millier de personnes ont défilé sous une nuée de drapeaux palestiniens à Naplouse (nord de la Cisjordanie occupée), près du village d’origine de Mohammed Allan, en brandissant sa photo. L’administration pénitentiaire a en outre déclaré un couvre-feu pour tous les Palestiniens détenus dans ses prisons, a rapporté le Club des prisonniers.

Le Jihad islamique, qui a présenté Mohammed Allan comme l’un des siens, a appelé dans un communiqué à « se mobilier partout ». Sa branche armée, les Brigades Al-Qods, a prévenu à Gaza, près d’un an après la conclusion d’un cessez-le-feu avec Israël dans l’enclave, que cette « trêve prendra fin si Mohammed Allan meurt ».

Le Monde avec AFP

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