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Israël : la violence ordinaire de la conquête

Le livre du jour. Ce gros ouvrage, préfacé par l'historien Zeev Sternhell, l'une des consciences de la gauche israélienne, compile près de 150 témoignages de militaires.

Par  (Beyrouth, correspondant)

Publié le 08 janvier 2014 à 14h20, modifié le 08 janvier 2014 à 14h31

Temps de Lecture 2 min.

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L’occupation israélienne en Cisjordanie et dans la bande de Gaza génère traditionnellement deux types de récits à fronts renversés : celui des Palestiniens, ses principales victimes, et celui des colons juifs, ses principaux bénéficiaires. Censure militaire oblige, il est rare d’entendre s’exprimer les artisans de cette politique, à savoir les conscrits ou les réservistes et ceux qui tiennent les checkpoints, ratissent les villes et gardent les colonies.

C’est ce qui fait tout l’intérêt du Livre noir de l’occupation israélienne, sous-titré avec justesse Les soldats racontent. Ce gros ouvrage, préfacé par l’historien Zeev Sternhell, l’une des consciences de la gauche israélienne, compile près de 150 témoignages de militaires, sur les plus de 700 recueillis depuis dix ans par l’ONG Breaking the Silence. Cette organisation veut tendre un miroir à la société israélienne, la confronter à ce qu’elle fait faire à ses enfants, dans l’espoir d’ébranler son apathie sur la question de l’occupation.

IMPUNITÉ TACITE

Les propos, évidemment anonymes, couvrent toute la décennie 2000, marquée côté israélien par les attentats-suicides de la deuxième Intifada, puis par un lent retour à la normale, qui a progressivement fait disparaître la question palestinienne du débat public. En rapportant les « méfaits ordinaires » commis par les soldats dans les territoires palestiniens, ces pratiques totalement banalisées, qui sont censées protéger Israël, mais contribuent avant tout à l’extension de la colonisation et à la mise à genou de la société palestinienne, l’ouvrage met en lumière la violence intrinsèque de l’occupation.

Cela va de réveiller un village en pleine nuit, à coups de grenades, pour intimider les habitants, de cloîtrer tous les membres d’une famille dans une seule pièce de leur domicile pour le transformer pendant des jours en poste de guet, de confisquer les clés d’un automobiliste pour un mot ou un regard de travers au checkpoint, jusqu’à tabasser un père de famille sous les yeux de son fils, voire liquider des policier palestiniens non armés en représailles à une attaque meurtrière…

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