La Palestine est riche en eau, mais ses ressources sont accaparées et très inégalement réparties.
En Cisjordanie, Israël gère l’eau seul, et en dispose pour pourvoir subvenir aux besoins des populations israélienne et palestinienne, en application de près de 2 000 « ordonnances » et « proclamations » militaires.
Les Accords d’Oslo II (1995) ont perpétré la répartition inégale de l’eau instaurée depuis 1967 : 80% des eaux souterraines sont allouées à Israël, l’aire de captage se situant pourtant à 75% en Cisjordanie. Seulement 20% des ressources en eau disponibles sont affectées aux Palestiniens. Les accords autorisent à la compagnie israélienne des eaux Mekorot de prélever l’eau dans l’aquifère palestinien et de la vendre (à un prix élevé) aux Palestiniens.
A titre d’exemple, Mekorot a décidé de couper l’accès à l’eau dans de larges zones de Cisjordanie pendant le mois du Ramadan 2016, affectant plusieurs dizaines de milliers de Palestiniens
Aujourd’hui, les Palestiniens en Cisjordanie n’ont accès qu’à seulement 14% des ressources contre plus de 86%.
Voir la carte de l’Humanité sur les ressources en eau et Israël et en Palestine.
A Gaza, les Palestiniens utilisent 15% des ressources de l’aquifère côtier, le reste est réservé aux Israéliens. 1,8 millions de Gazaouis sont en situation d’urgence pour un accès durable à l’eau.
Israël contrôle 65% du fleuve du Jourdain alors que les Palestiniens n’ont plus accès à ses eaux depuis 1967.
Près de 200 000 Palestiniens de Cisjordanie n’ont pas accès au réseau d’approvisionnement en eau. Ils doivent ainsi s’approvisionner dans des citernes, ceci entraînant des déplacements et des coûts non négligeables, d’autant que les entraves sont fréquentes. Ainsi, des familles dépensent près de 40% de leur salaire en eau.
¼ de l’eau vendue par Mekorot à l’Autorité palestinienne provient de Cisjordanie. 69% des extractions effectuées par Mekorot en Cisjordanie proviennent de puits forés dans la vallée du Jourdain.
La construction du Mur a annexé de facto des zones palestiniennes, dont des puits agricoles. A Qalqilyah par exemple, le Mur isolera 27 puits, 32 sources et de nombreuses citernes une fois achevé.
Actuellement, 38 puits situés en Cisjordanie sont exclusivement utilisés pour la consommation des colons.
La répartition de l’eau en Cisjordanie en infographie.
La consommation moyenne d’un Palestinien est de 79 litres par personne par jour (alors que la recommandation de l’Organisation mondiale de la santé est de 100 litres). La consommation moyenne d’un Israélien est presque 4 fois supérieure (287 litres par personne par jour).
Près de 30 000 Palestiniens, notamment les communautés marginalisées de la vallée du Jourdain, ne sont pas reliés au réseau de distribution de l’eau et subsistent avec 20 litres par personne par jour. L’eau qui est acheminée par camions leur coûte 4 fois plus cher que celle distribuée par le réseau classique.
Les colons de la vallée consomment eux plus de 300 litres par personne par jour.
Pour en savoir plus, consultez les chiffres clés sur la vallée du Jourdain.
En 2013, 27% des ménages palestiniens avaient un accès journalier à l’eau, tandis que 51,3% étaient fournis en eau 3 à 4 jours par semaine.
En raison des faibles quantités d’eau disponible pour les agriculteurs palestiniens, seulement 6,8% de la terre cultivée en Cisjordanie est irriguée.
Les Israéliens consomment au moins 10 fois plus d’eau pour leur agriculture que les Palestiniens.
Consultez les chiffres-clés sur l’agriculture.
55,3% des foyers palestiniens sont connectés au système d’égouts.
30 km : c’est la distance parcourue par les millions de litres d’eaux usées de la municipalité de Jérusalem qui s’écoulent jusqu’à la Mer Morte, créant des risques environnementaux importants en Cisjordanie.
1/3 des infrastructures de traitement des eaux usées des colonies ne seraient pas adaptées, polluant ainsi la Cisjordanie.
L’aquifère côtier de Gaza est surexploité, ce qui facilite la contamination de l’eau ; plus de 90% de l’eau provenant de l’aquifère n’est pas potable. Dès 2016, cette aquifère devrait être inutilisable.
De 2011 à 2013, l’Administration civile israélienne a détruit 205 infrastructures d’eau palestiniennes (citernes, camion-citerne, puits…).
En 1967, il y avait 209 puits palestiniens dans la vallée du Jourdain, il n’en reste plus que 89, notamment à cause du régime de permis de construction.
A Gaza, 20 000 mètres de canalisations ont été endommagés lors de la guerre de 2014, déversant 25 millions de litres d’eaux usées dans la mer. Les destructions auraient causé la perte de 34 millions de dollars dans le secteur de l’eau. 23% de la population gazaouie n’est pas reliée au système de traitement des eaux usées.
Consultez nos chiffres-clefs sur Gaza et l’infographie d’EWASH des dommages causés par la guerre.
Les Palestiniens ne peuvent creuser leurs puits que jusqu’à 300 mètres alors que les puits des colons peuvent avoir une profondeur de 1 500 mètres, et utilisent l’épaisseur entière des nappes phréatiques. Ils sont ainsi plus efficaces et plus puissants.
Les Palestiniens doivent payer l’eau agricole au prix de l’eau potable, soit un prix 4 fois supérieur à ce que payent les colons israéliens.
Sources :
AIDA (Association of International Development Agencies)
Al-Haq
Assemblée nationale française
B’Tselem
EWASH (Emergency Water Sanitation and Hygiene in the occupied Palestinian territory)
Les Clés du Moyen-Orient
Mondoweiss.net
OCHA oPt (Office for the Coordination of Humanitarian Affairs)
PASSIA (Palestinian Academic Society for the Study of International Affairs)
UNISPAL (United Nations Information System on the question of Palestine)
Visualizingpalestine.org
Whoprofits.org
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