Accord européen minimaliste
Les Vingt-cinq appellent à «une cessation immédiate des hostilités qui sera suivie par un cessez-le-feu». Les opérations israéliennes s'intensifient au sud et à l'est.
- Publié le 01-08-2006 à 00h00
Alors que l'armée israélienne annonçait la poursuite des combats sur six fronts, au Sud-Liban, jusqu'à la rivière Litani et la reprise des bombardements aériens au terme de la «trêve humanitaire» qu'elle avait décrétée ces deux derniers jours, les ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne se rencontraient, en session extraordinaire à Bruxelles, pour s'accorder sur une position commune en regard de l'évolution du conflit après le carnage de Cana.
Les discussions au sein des Vingt-cinq ont reproduit les difficultés rencontrées au Conseil de sécurité des Nations unies où est en négociation le texte d'une résolution sur base d'une proposition française. Paris suggère de réclamer une cessation des hostilités, préalable à un accord politique sur un cessez-le-feu pour une solution durable et au déploiement d'une force internationale. Le ministre français des Affaires étrangères, Philippe Douste-Blazy, s'est donc déclaré satisfait, mardi, de l'adoption de la déclaration des Vingt-cinq qui «appelle à une cessation immédiate des hostilités qui sera suivie par un cessez-le-feu». Un texte en deçà de ce que proposait la présidence finlandaise de l'UE, c'est-à-dire l'appel à «un cessez-le-feu immédiat». Un consensus a été impossible à rassembler en raison de l'opposition des Britanniques et des Néerlandais, ce qui n'est pas surprenant à l'aune de leur alignement traditionnel sur la politique américaine, et également des Allemands, ce qui l'est plus. La position de l'UE, si elle autorise plus d'espoir de convergence avec les Etats-Unis, n'en est pas moins minimaliste.
En attendant, le Premier ministre israélien Ehoud Olmert s'est dit confiant, mardi, d'atteindre les objectifs fixés: «Chaque jour qui passe vide l'ennemi de sa force» et réduit «sa capacité à nous combattre». L'aviation israélienne a mené 12 raids mardi soir sur les environs de Baalbek (est du Liban). La ville située dans la plaine de la Bekaa est l'un des bastions du Hezbollah. La sécurité libanaise parle d'une opération d'envergure «sans précédent» et évoqué un déploiement terrestre de troupes israéliennes. L'armée israélienne s'est refusée à tout commentaire sur cette information. A l'heure de boucler cette édition, on ignorait si ces raids avaient fait des victimes. Les autorités libanaises ont réévalué le bilan des victimes de la guerre, pour le porter à 830 morts.
© La Libre Belgique 2006