1 septembre 2015 – Gaza pourrait devenir inhabitable d’ici 2020 si rien n’est fait pour enrayer le « dé-développement » actuel du territoire palestinien, indique un nouveau rapport de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), publié mardi.
En plus des huit ans d’embargo économique israélien, la bande de Gaza a subi trois opérations militaires au cours des six dernières années qui ont diminué sa capacité d’exportation et de production pour le marché intérieur, et ravagé ses infrastructures déjà affaiblies, a déclaré la CNUCED dans un communiqué de presse annonçant la publication du rapport.
Cette étude met en évidence les graves conséquences des crises d’accès à l’eau et à l’électricité causées par les destructions d’infrastructures durant le conflit de l’été 2014 qui a opposé Israël au Hamas. Le rapport indique notamment que 1,8 million d’habitants à Gaza dépendent d’aquifères côtiers pour l’essentiel non potables afin de s’approvisionner quotidiennement en eau.
Environ 500.000 personnes ont été déplacées à Gaza suite au conflit de juillet et août 2014, estime par ailleurs le rapport, qui fait également état de pertes économiques graves à Gaza, y compris la destruction ou la détérioration de plus de 20.000 maisons, 247 usines, 148 écoles, 15 hôpitaux et 45 centres de soin médicaux. En 2014, ajouté l’étude, le chômage dans la bande de Gaza a atteint un niveau sans précédent (44 %), et l’insécurité alimentaire a touché 72% des personnes à Gaza.
Selon le rapport, sans compter les pertes en vies humaines, les pertes matérielles et économiques directes engendrées par les opérations militaires successives qui ont eu lieu à Gaza entre 2008 et 2014 sont près de trois fois supérieures au PIB du territoire. Cependant, le rapport de la CNUCED ne tient pas compte des pertes économiques indirectes et de la chute de la productivité, qui risquerait d’alourdir ce bilan.
Le rapport dénonce également le fait que, de janvier à avril 2015, Israël a gelé près de 700 millions de dollars de recettes fiscales devant être reversées aux autorités de Gaza, ce qui contribue à l’aggravation de la crise budgétaire que traverse l’Autorité palestinienne.
Afin de tenter de mettre fin à l’appauvrissement et au « dé-développement » de Gaza, le rapport de la CNUCED insiste sur la nécessité d’accélérer la reconstruction du territoire et sur l’importance des pays donateurs.
Le rapport avertit cependant que le soutien des donateurs « reste une condition nécessaire mais non suffisante » pour renverser la tendance actuelle.
En effet, seul une levée du blocus israélien permettrait véritablement de remettre Gaza sur la voie du développement, estime le rapport.
Source : http://www.un.org/apps/newsFr/storyF.asp?NewsID=35472#.VelRl_ntmkp
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