Les agriculteurs de Gaza ont des difficultés pour cultiver leurs terres, à cause du manque d’accès à l’eau et à l’électricité. Première Urgence Internationale a équipé des puits en panneaux solaires et pompes submersibles, afin de garantir un système d’irrigation aux agriculteurs de la région.
Le conflit prolongé entre Israël et le Territoire palestinien occupé a de lourdes conséquences. Notamment sur les conditions de vie des populations palestiniennes. Dans la bande de Gaza, les conséquences de cette guerre ainsi que le blocus économique impactent encore grandement les moyens d’existence de la population civile gazaouie.
Depuis 2009, Première Urgence Internationale intervient en urgence sur cette crise humanitaire, grâce à la distribution de biens non-alimentaires ; d’approvisionnement en eau pour les villages isolés ; d’apport en cash pour les familles les plus vulnérables ; et la réhabilitation de terres arables. L’intervention de l’ONG vise à maintenir ou améliorer la sécurité alimentaire et les moyens d’existence des populations les plus vulnérables. Et notamment les agriculteurs de Gaza, directement affectés par le conflit.
Ces dernières années, de nombreux agriculteurs dans la bande de Gaza ont vu leurs récoltes affectées par le manqué d’accès à l’eau. Ce manque est causé par la crise de l’électricité et les températures records subies lors des derniers étés. D’après le Ministère Palestinien de l’Agriculture, en 2017, plus de 60 % de la demande en eau est restée sans réponse, notamment à cause des coupures électriques survenues pendant l’été.
Les équipes de Première Urgence Internationale ont ainsi rencontré Ahmad. C’est un agriculteur basé dans le gouvernorat de Khan Younis, dans le sud de la bande de Gaza. En 2016, déjà, Ahmad avait vu sa récolte de courgettes entièrement perdue, par manque d’accès à l’eau. Il avait ensuite dû s’orienter vers des cultures pluviales, qui dépendent uniquement de l’eau de pluie, comme le blé et l’orge. Des productions à faibles recettes, qui, à Gaza, sont habituellement destinées à la consommation familiale.
Par ailleurs, Ahmad, comme beaucoup d’autres agriculteurs de Gaza, rencontre des difficultés quotidiennes pour cultivar ses terres. Situées à 500 mètres de la frontière entre la bande de Gaza et l’État d’Israël, elles font en effet partie de ce qu’on appelle les « zones d’accès restreint » (ZAR). Les ZAR se militarise et n’ont pas de périmètre géographique clairement défini. Pour Ahmad, cela signifie qu’il met sa vie en danger chaque jour. Et cela, par le simple fait de se rendre sur ses terres la nuit, à l’aube, ou par temps de brouillard. Les risques sont nombreux : tirs de soldats israéliens, attaques par des chiens errants. Cela peut aller jusqu’à une arrestation et un interrogatoire par les forces de sécurité palestiniennes, pour justifier sa présence dans cette zone sensible.
Dans le cadre du Plan d’action en partenariat à Gaza, Première Urgence Internationale a pu équiper deux puits avec des panneaux solaires. Les installations se situent dans le gouvernorat de Khan Younis, au sein de l’ARA. Elles sont aussi équipées d’une pompe submersible.
L’objectif de cette intervention est de garantir aux agriculteurs de Gaza un système d’irrigation régulier. Et cela à des tarifs réduits, afin de pallier les effets de l’approvisionnement en électricité. Actuellement, au moins 170 agriculteurs bénéficient de ces deux installations et ont un accès durable à l’eau d’irrigation.
Les terres d’Ahmad, par exemple, sont maintenant connectées à ces puits. Désormais, « grâce à l’intervention de Première Urgence Internationale, je peux irriguer mes cultures si nécessaire. J’ai pu repasser à des cultures plus rentables, comme la courgette, l’hibiscus et le concombre. Je m’attends à une augmentation de mon rendement et mes revenus d’au moins 40 % ! ». L’intervention de l’ONG lui permet d’irriguer ses cultures sans mettre sa vie en danger. En effet, « Cette opération aide les agriculteurs des ZAR à limiter les risques. Ils peuvent ainsi surmonter les difficultés de la zone, et renforcer leur résilience », analyse l’agriculteur gazaoui.
Ces activités ont été mises en place grâce au soutien de l’Union Européenne via son service de Protection Civile et Opérations d’Aide humanitaire (ECHO).
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